LEO BURCKART

 

Par Jean-Pierre Mitchovitch


Autre fruit de la collaboration entre Gérard de Nerval et Alexandre Dumas, ce drame était originellement destiné au théâtre de La Renaissance, jusqu'au 16 novembre 1838, date à laquelle les deux auteurs renoncent à la représentation. C'est dans une version franchement remaniée et sous le seul nom de Gérard, que la pièce sera jouée le 16 avril 1839 à la Porte Saint-Martin. Entre ces deux dates, mille difficultés s'accumulent ; de l'illégale censure gouvernementale retenant le manuscrit aux hésitations et soucis financiers d'Harel, alors directeur du théâtre. La pièce sera jouée jusqu'au 10 mai ; Mélingue et Mlle Théodorine créant respectivement les rôles de Léo Burckart et de Marguerite.
Aujourd'hui subsiste aux Archives Nationales une copie de la version Dumas-Nerval.
De la seconde version, trois éditions complètes du texte et une partielle ont été publiées du vivant de l'auteur.
L'intrigue peut se résumer ainsi :
Léo Burckart, un professeur exilé pour ses théories libérales, est sommé par le nouveau souverain de mettre en oeuvre son système de confédérations élaboré dans ses écrits. Rapidement, le nouveau ministre voit son action confrontée à Diana, la maîtresse du prince, hostile au mariage d'alliance proposé au souverain par Léo. Le ministre perd l'appui du prince mais aussi celui du peuple et des associations d'étudiants depuis qu'il a désarmé la Landwert, sorte d'armée du peuple, et emprisonné deux étudiants, dont Frantz Lewald. Ce dernier s'est battu en duel pour Marguerite, l'épouse de Léo et a obtenu d'elle un rendez-vous. Seul Paulus, l'ambitieux et pragmatique secrétaire du ministre lui permet d'assiter masqué à une réunion de la société secrète. Léo est le témoin impuissant du meurtre de Waldeck, nouvel affilié, traître à la cause et frère de Diana. Il détourne sur lui le projet d'assassinat du prince et découvre avec stupeur qu'un étudiant est en possession de papiers sur le complot, qui se trouvaient dans son bureau. C'est ce même étudiant qui est désigné pour commettre l'attentat. De retour chez lui, Léo attend son meurtrier et c'est Frantz Lewald qui entre. Provoquant le ministre en duel, l'étudiant se vante d'avoir obtenu les faveurs de Marguerite, celle-ci rétablit la vérité ; l'étudiant sort et se suicide.


Editions de Nerval

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